Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le grand Arnaud
7 janvier 2019

Russie, chercher la croissance

Aujourd'hui, je souhaite revenir sur un incident qui m'a frappé il y a peu, à l'occasion d'un congrès à Moscou. En plein milieu d'une discussion particulièrement animée, un participant m'a sorti une aberration : il a tout simplement remis en cause l'idée selon laquelle l'Occident a besoin de croissance économique. Son idée phare était d'une certaine manière puisée chez Baloo : « il faut se satisfaire du nécessaire ». Une idée qui m'a paru d'autant plus affolante que je l'entends constamment. Les pays occidentaux ont souvent du mal à légitimer leur nécessité de croître, et la détermination de l'Europe à maintenir son expansion économique est estimée par beaucoup comme une perversité. Mais c'est une erreur. Les pays riches ont également besoin de croissance pour progresser en tant que société. Le choix du progrès social n’est pas moins moral pour un pays riche que pour les PMA. Pourquoi ? Pour une raison toute simple : sans croissance, le gâteau du capital reste le même ! Le développement de l’un est alors fatalement constitué au grand dam du bénéfice de l’autre. En l'absence de croissance, le combat contre la pauvreté attire par exemple une diminution des dépenses dans le réseau routier ; l'amélioration de la protection sociale doit être financée par un allègement du budget de la culture ; un nouveau barrage se traduit par une diminution du financement de la protection de l’environnement. Sans croissance, en réalité, nous faisons vite face au tempérament provisoire de notre prospérité. Une société qui ne progresse pas est une société où des citoyens individuels, des constructeurs et des communautés se partagent des ressources insuffisantes. Alors que quand la richesse d’un pays croît, elle est plus commode à répartir. La classe moyenne est en effet davantage portée à partager ses richesses si elle est certaine de continuer elle-même à croître. A l'inverse, une société sans croissance sera non seulement plus fermée, mais sera également tentée de contester l’idée de la redistribution et se détournera en conséquence du modèle démocratique. Les sociétés à l'économie florissante sont plus généreuses et sont plus ambitieuses. Pendant ce congrès à Moscou, la moitié des français participant à ce débat ne croyait pas en cet impératif de croissance. Ce qui explique en partie, à mes yeux, l'immobilisme français qui est si caractéristique. Plus d'information est disponible sur le site de l'agence de ce séminaire en Russie. Cliquez sur le lien.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le grand Arnaud
Publicité
Archives
Publicité